mercredi 31 août 2016

Le rôle de maman... un grand rôle! Peut être le plus dur!

En ce moment j'ai beaucoup de mal avec ce rôle. Je me sens nulle, incompétente, à chier.... Lucas est très difficile, il me teste toute la journée, hurle dès que je le contrarie, et n'a l'air jamais réellement satisfait de ce que je fais pour lui. Nous venons d'entrer dans la phase d'opposition, et je suis déjà complètement dépassée! 

Je cris toute la journée, je m'énerve, m'impatiente, et je finis la journée sur les rotules, en larme et avec un gros sentiments de culpabilité. 


Je faisais le constat cette après midi, Il est bien difficile aujourd'hui d'être une bonne mère! Avec cette éducation bienveillante, on se culpabilise de tout, en tout cas pour ma part! Je suis toujours en train de me faire des reproches et de ne jamais être satisfaite de ma façon d'éduquer mon fils. Avant quand un enfant n'obéissait pas aux règles, il était puni, voir tapé. Il fallait que ça file droit. Je ne suis pas pour cette éducation trop autoritaire à mon goût. Sauf qu'aujourd'hui on est tombé dans l’extrême inverse! Il faut discuter avec bienveillance, essayer de comprendre, et de faire comprendre à l'enfant. C'est bien gentil tous ces conseils, mais quand ton enfant hurle toute la journée, et que tu as beau essayer de comprendre, d'expliquer (de supplier même) et que ça ne marche pas, tu fais quoi? 
J'ai opté pour le mettre dans sa chambre en lui expliquant qu'il avait le droit d'être en colère mais qu'il devait exprimer sa colère dans sa chambre. Est ce le bon choix? Je ne suis pas sure! D'une part parce que les crises n'ont pas l'air de diminuer, et que d'autre part je me culpabilise de ne pas l'aider à gérer ce sentiment de frustration et de colère. Je me dis que peut être plus tard, dans sa vie d'adulte, il ne saura pas gérer sa frustration. Mais si je lui dis de ne pas crier, je ne lui permets pas d'exprimer ses sentiments et il sera peut être introverti plus tard... Vous voyez ce que je veux dire?

Aujourd'hui je trouve qu' éduquer son enfant est un poids encore plus lourd qu'avant, parce qu'on nous explique que tout ce que l'on fait à l'enfant se répercute sur sa vie d'adulte! Je me demande si je suis réellement à la hauteur. Je doute de moi...  

J'ai toujours été au contact d'enfants. Depuis mes douze ans, j'ai gardé des enfants plus ou moins difficiles. Certains venaient de foyer, d'autres avaient des parents compliqués (maltraitance). Les cas difficiles étaient mes préférés parce qu'il fallait gagner leur confiance et leur redonner confiance. Il y avait un vrai travail. Je ne me suis jamais posée de questions sur mon travail "d'éducation" auprès de ces enfants. J'étais sûr de moi. J'étais bienveillante mais ferme. Je ne me disais pas, si je le punis quelles conséquences il va y avoir au niveau de sa vie d'adulte. Je leur donnais ma confiance et j'avais la leur. Il y avait des règles à respecter, et s'ils les transgressaient, il y avaient forcément des conséquences. Ça me paraissait tellement simple et logique. 

Avec Lucas, à force de lire tout ces livres sur l'éducation bienveillante, je suis tout le temps en train de me remettre en question, de douter et de me culpabiliser! Comment être une bonne mère dans ces conditions? Est ce qu'on peut être une bonne mère aujourd'hui? 

J'ai beau essayer d'être la plus bienveillante possible, il y a des moments où je crie, et le livre de Rafi Kojayan et Sandrine Catalan-Massé "Éduquer sans crier" m'arrive en pleine figure avec tout son pouvoir culpabilisant... 
Je punis, et j'entends les bien-pensants qui diront que c'est humiliant pour l'enfant... 
Je donne une tape sur la main, et je vois tous les regards se tourner vers moi comme si je battais mon fils.... 
C'est vraiment dure d'éduquer aujourd'hui. 

Je n'ai malheureusement pas de solutions à vous donner sinon je ne serais pas tous les soirs avec ces éternelles questions, ce goût amer de culpabilité, et ses larmes au bord des yeux parce qu'encore une fois je n'ai pas été à la hauteur...

Tout ce que je peux vous dire c'est que tous les matins je me réveille avec l'envie de passer une bonne journée avec mon fils, et de réussir à être cette maman bienveillante qui arrive à discuter, à comprendre et à rassurer. Qui ne hurle plus parce qu'elle est complètement démunie, ne sachant plus comment agir.Un jour peut être je saurai être une bonne mère! 

lundi 29 août 2016

Mon allaitement, entre amour et haine

Du plus loin que je me souvienne, j'ai toujours eu une opinion positive de l'allaitement. Je voyais en cet acte un acte d'amour, de partage. Je trouvais ça tout simplement beau.

Quand Lucas est né, je savais que je l'allaiterais. Par contre ce que j'ignorais c'est les difficultés que j'allais rencontrer! Je pensais que l'allaitement était un acte simple et naturel. Pendant ma grossesse je me suis posée des questions comme tout le monde, je me demandais si j'aurais assez de lait, si j'allais pouvoir allaiter, mais j'étais très loin d'imaginer ce que j'allais vivre. 

J'ai allaité Lucas pendant 16 mois, et pendant ces 16 mois j'ai voulu arrêter un milliard de fois, verser des millions de larmes, et souri des milliards de fois! J'ai aimé mon allaitement autant que je l'ai détesté, et pourtant depuis ce mois de juillet où Lucas s'est sevré, ça me manque comme je ne l'aurais pas imaginé, quoi que....

Il faut savoir que niveau allaitement on est très mal conseillé, on en entend de tous les côtés, par des professionnels qui ne sont pas forcément formés, et bien que l'on pense que cet acte coule de source, on se retrouve vite perdue!

J'ai accouché par césarienne, du coup Lucas n'a pas eu droit à la tête de bienvenue. Je n'ai pu le voir que 2h30 après sa naissance. Au moment de le mettre au sein pour la première fois, j'étais avec une sage femme qui ne m'a pas mise à l'aise! Elle me prenait le sein en me répétant tout le temps que mes tétons n'était pas assez sortis et que du coup ça allait être difficile, qu'il me faudrait des bouts de seins. Je me sentais nulle et pas à la hauteur. Le mélange de tout ça, ajouté à la fatigue et à la douleur ont fait que les premières tétées se sont mal passées. J'ai eu des crevasses dès le départ, parce qu'il prenait mal le sein et que je le positionnais mal. Dès le lendemain mon mari m'a apporté des bouts de sein et effectivement les tétées se sont mieux passées.


Au bout de trois jours, on m'a dit que Lucas ne reprenait pas de poids. L'équipe accusait mon lait de ne pas être assez nourrissant, et on m'a même dit que je ne devais pas en avoir assez et qu'il faudrait compléter avec des biberons de lait. J'ai refusé! Ouh la mauvaise mère! Comme j'ai refusé on m'a demandé de tirer mon lait pour contrôler que j'avais une quantité suffisante. Ce que j'ai fait, ils ont été étonné de voir tout ce que j'avais tiré. Ça m'a permis de me rassurer sur ma capacité à nourrir mon fils, ma confiance en moi avait pris un sacré coup avec toutes leurs conneries!

Bref au bout de cinq jours, Lucas ayant repris un peu de poids, j'ai pu sortir sous couvert qu'une sage femme vienne contrôler tous les jours que Lucas grossissait bien. J'avais tellement hâte de sortir que j'ai accepté.
Une fois rentrée j'ai commencé à me promener sur le site de la league leche, c'est une mine d'informations et je vous le recommande à 1000% si vous avez des questions sur votre allaitement. J'ai découvert que les bouts de seins n'étaient pas l'idéal et que le rythme des tétées données à la clinique sont des bêtises. J'ai donc repris mon allaitement en main, et mis mon fils  directement au sein et à la demande. J'avais enfin du plaisir à allaiter!



Malheureusement ça n'a pas duré. Lucas bougeait beaucoup. C'était un bébé très tonique, et les tétées un vrai sport. Il fallait trouver une position où j'arrivais à le caler (bloquer) pour qu'il bouge le moins possible. En plus j'avais un réflexe d'éjection fort, ce qui faisait que souvent il s'énervait au sein. Conclusion, c'était toujours des cris et de l’énervement pour lui, des pleurs et de la douleur pour moi. Je me sentais nulle, incompétente, mauvaise mère, c'était très difficile à vivre. Mon mari n'arrêtait pas de me rassurer, de me dire que si je voulais je pouvais arrêter, que je n'étais pas une mauvaise mère pour autant, mais pour moi arrêter était vraiment un échec et je ne voulais pas de cet échec! Je voulais le meilleur pour mon fils, et le meilleur pour moi c'était mon lait. J'ai donc continué entre moments de bonheur absolu (rares mais intenses) et périodes de grosse détresse.

Puis sont venues les grèves de tétées où je me suis sentie rejetée. Ce sont des moments très dures à vivre parce que je ne comprenais pas, j'étais stressée, impuissante, mais en même temps il ne fallait pas mettre la pression à Lucas . Être disponible et proposer régulièrement sans lui montrer mon inquiétude. Plus facile à dire qu'à faire. Chez nous, les bains et les séances de peau à peau ont toujours eu raison de ces grèves à plus ou moins long terme. Merci la league leche pour les conseils!



Au milieu de ces périodes difficiles, il y avait des moments merveilleux. Les meilleurs étaient ceux de la nuit. Il était tellement calme, c'était tellement doux, c'était nos moments à nous, où nos deux cœurs battaient à l'unisson et plus rien ne comptait. Ce sont les moments qui me manquent le plus...

Au départ je m'étais dit que j'allaiterais 6 mois, puis à 6 mois j'ai dit 1 ans, et à 1 ans j'ai dit il s'arrêtera seul.... Comme quoi malgré toutes les difficultés rencontrées, j'y tenais à mon allaitement. Finalement à 16 mois il s'est sevré seul, il tétait de moins en moins, et un jours il a refusé... Je ne l'ai pas forcé, je lui ai proposé plusieurs soirs d'affilés mais il n'en voulait plus. Mon bébé avait grandit, une page se tournait. Je ne garde que les meilleurs souvenirs et je suis fière de nous, parce que malgré nos difficultés nous avons réussi à vivre 16 mois d'allaitement! C'était un beau travail d'équipe. Une parenthèse de ma vie que je garderai au plus profond de moi avec beaucoup d"amour. Ecrire cet article et ressortir ces photos me font comprendre combien j'ai aimé allaiter mon loulou et combien ces moments étaient merveilleux!