Présentation

Bonjour à vous qui venez de tomber par hasard ou par envie sur mon blog. 

Je m'appelle Valérie, j'ai 35 ans, je suis mariée et maman d'un adorable petit monstre qui s'appelle Lucas, qui vient de faire un an.

Ca fait un petit moment que je me dis pourquoi je ne ferai pas un blog, mais je me trouve toujours mille excuses pour ne pas me lancer et repousser à plus tard cette envie. Pourquoi me trouver des excuses? De quoi ai-je peur? Après tout ce blog je le fais pour moi.  Je le fais certes pour partager avec vous ma vie, mes expériences, mes bonheurs, mes peurs mais je le fais surtout pour moi. J'aimerais à travers cet échange relativiser sur ma vie de maman, et faire le deuil de celle que j'avais tant fantasmer.  

Je souhaite être maman depuis l'âge de 14 ans. Du plus loin que je me souvienne, j'ai toujours eu envie de fonder mon propre cocon. Je suis issue d'une famille unie, tout ce qu'il y a de plus classique, avec des parents qui s'aimaient comme deux adolescents et deux petits frères.  Certains diront qu'il devait me manquer quelque chose pour vouloir fonder ma famille si tôt, je répondrai juste que je me suis sentie pour la première fois accomplie, le jour où j'ai donné naissance à mon fils. Pendant des années j'ai fantasmé ma future vie de maman, je l'ai rêvée, désirée, espérée et puis c' est arrivé! A 33 ans je suis tombée enceinte, immédiatement (comme quoi lui aussi était pressé de nous rencontrer!), et j'ai donné vie à ce rêve. J'allais rencontrer l'Amour et le bonheur absolu. Du moins je le croyais....

Le jour où Lucas est né, a été certainement un des plus beaux jours de ma vie, mais aussi un des plus dur. Et c'est en écrivant ces quelques mots que je me rends compte au combien ca a été difficile...

Deux ans avant de tomber enceinte j'ai perdu ma maman d'un cancer. Ca a été une épreuve très compliquée mais que je pensais avoir réussi à surmonter. Pendant ma grossesse, il y a eu des hauts et des bas, mais je me surprenais moi même de ne pas m'effondrer, de ne pas souffrir autant que je l'aurais cru. Je me disais, elle veille sur moi de là haut. J'ai même passé, grâce à elle, une grossesse sereine parce que j'étais sur qu'elle protégeait mon bébé et qu'il ne pouvait rien lui arriver.

Puis est venu la naissance de Lucas, et là, tout s'est déclenché. Je me suis rendue compte que jamais elle ne rencontrerait mon fils. Que jamais elle ne l'aurait dans les bras. Que jamais je ne pourrais lui demander conseil ou m'accrocher avec elle pour X ou Y raisons. Il n'y avait plus rien..... J'avais beau me répéter sans cesse, elle est là haut, elle veille sur nous, ça ne marchait plus.... Du coup j'étais partagée entre ce bonheur d'être maman et cette terrible douleur d'avoir perdu la mienne. Je n'ai pas vraiment exprimé cette souffrance, même à mon mari. Je ne suis même pas sûre d'avoir pris la mesure de ma douleur,c'est là, en écrivant ce texte tout en pleurant, que je m'en rends compte.

Quand vous accouchez, tout le monde vient vous voir, il faut faire bonne figure, du coup je ne me suis pas vraiment autorisée à extérioriser ce mal être. Ma belle mère a été très (trop) presente au début. Je l'ai très mal vécue. Je comprenais, elle était heureuse, son premier petit fils, elle était tellement fière! Mon mari aussi était fière de voir sa mère avec son fils. Mais cette image me renvoyait encore plus à ce manque, à ce vide qui se faisait de plus en plus sentir.... Je ne pouvais pas leur demander d'arrêter, du coup j'ai tout enfoui. Par moment ca ressortait en pleurs, cris, impatience, mais j'essayais de garder le sourire, de montrer que tout allait bien, alors qu'à l'intérieur je me détruisais de plus en plus. 

Je vais m'arrêter là parce que ce n'était normalement qu'une présentation et finalement je vous en ai dit un peu plus que je ne le pensais. J'y reviendrai sûrement dans un autre billet. Écrire me fait du bien, me permet de lâcher un peu ce poids que je porte et dont je ne veux plus. Je ne sais pas si ce blog sera beaucoup lu et combien de temps je vais le faire vivre, mais j'espère que ces petits bouts de vie partagées vous plairont et qu'ensemble nous pourrons échanger et rire aussi, de nos aventures.